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5 minutes pour tout comprendre sur les biodéchets

5 Minutes pour tout comprendre sur les biodéchets !

 

QU’EST-CE QU’UN BIODÉCHET ?

 

Les biodéchets ou déchets fermentescibles sont constitués des déchets alimentaires et des autres déchets naturels biodégradables, c’est-à-dire se décomposant sous l’action de micro-organismes tels que les bactéries et les champignons.

Un déchet est donc biodégradable s’il peut être converti en dioxyde de carbone ou en méthane, en eau et en biomasse sous l’effet de ces micro-organismes qui utilisent cette matière organique comme nutriment.

Les biodéchets relèvent de la catégorie des déchets non-dangereux : leur gestion doit satisfaire à des obligations spécifiques de prévention, de tri, de valorisation, et de suivi en accord avec les exigences du Code de l’environnement.

Certains biodéchets contenant des denrées alimentaires d’origine animale (lait, œuf, viande, poisson...), notamment les déchets de cuisine et de table (DCT), sont considérés comme des sous-produits animaux de catégorie 3 (SPAn3) : des règles strictes d’hygiène encadrent leur collecte, leur stockage, leur valorisation et leur traçabilité en accord avec la réglementation européenne.

Image biodéchets

Les différentes familles de biodéchets : 

• Les déchets de cuisine et de table (DCT) : l’en- semble de ces déchets sont considérés comme des SPAn3 (voir nomenclature européenne sur les déchets : code 20 01 08) ;

• Les déchets des commerces ou des marchés ali- mentaires qu’ils proviennent des étals de fruits et légumes, des fleuristes ou des étals des traiteurs, boucheries et poissonneries (voir nomenclature européenne sur les déchets : code 20 03 02) ;

• Les déchets verts provenant des jardins ou des parcs (voir nomenclature européenne sur les dé- chets : code 20 02 01) ;

• Les huiles alimentaires usagées (HAU) : les huiles de cuisson usagées sont considérées comme des SPAn3 (voir nomenclature européenne sur les déchets : code 20 01 25) .

POURQUOI TRIER LES BIODÉCHETS ?

Mélangés avec les OMR (Ordures Ménagères Résiduelles), les biodéchets empruntent les circuits de traitement classiques pour les déchets : la décharge, appelée également installation de stockage de déchets non-dangereux (ISDND) ou l’incinération (valorisation énergétique).

LA MISE EN DÉCHARGE

La mise en décharge des biodéchets est à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre (GES) : le tasse-ment des déchets organiques provoque leur fermentation dans un milieu sans oxygène, créant ainsi les conditions favorables à l’émission de méthane (CH4) dans l’atmosphère. Or, ce gaz a un pouvoir de réchauffement global (PRG) 72 fois supérieur à celui du CO2 dans les 25 premières années de sa présence dans l’atmosphère. On estime que les centres d’enfouissement représentent 30 % des émissions de méthane d’origine humaine1. Ce phénomène est par ailleurs à l’origine de la production de fortes odeurs (ammoniac, sulfure d’hydrogène...).

L’enfouissement des biodéchets génère également des liquides résiduels issus de la percolation de l’eau de pluie à travers le massif de déchets et de l’eau contenue dans les biodéchets eux-mêmes. Ces jus sont appelés lixiviats et doivent être traités avant d’être rejetés dans le milieu naturel. Ils concentrent notamment les polluants et substances toxiques contenus dans les déchets en mélange, notamment les métaux lourds et

constituent donc une menace pour les sols et la ressource en eau. Des fuites de lixiviats contenant de tels éléments peuvent donc se produire dans l’environnement autour du site de la décharge, mettant en danger les végétaux, les animaux qui les ingèrent et, au sommet de la chaîne alimentaire, l’homme. Ce dernier est plus directement touché lorsque le centre de stockage se situe à proximité d’une nappe phréatique alimentant la population en eau potable.

 

L’INCINÉRATION

 

L’incinération de ces déchets organiques produit également des gaz à effet de serre (GES), notamment du CO2. De plus, les biodéchets étant principalement composés de matières humides (de 60 à 90% d’eau), les incinérer n’est pas ce qu’il y a de plus efficace pour produire de l’énergie. La présence de déchets humides à faible pouvoir calorifique abaisse donc les rendements énergétiques des incinérateurs en favorisant l’émission de dioxines par combustion partielle.

À l’inverse, la valorisation biologique, via la mé- thanisation ou le compostage, permet à la fois de produire de l’énergie (biogaz) et de faire retourner au sol des matières organiques (le compost ou le digestat), adaptée aux besoins agronomiques des sols. Ces fertilisants organiques se substituent à la fabrication d’engrais de synthèse qui repose pour partie sur des ressources minières non renouvelables et non disponibles en France (phosphore et potasse), et pèse considérablement sur le bilan énergétique global, la synthèse de l’azote étant particulièrement énergivore.

Par ailleurs, certains opérateurs de transport de gaz affichent des objectifs supérieurs à 50% de gaz vert dans leurs réseaux d’ici 2050 (moins de 1% aujourd’hui) en substitution du gaz fossile et soutiennent donc activement le développement de la méthanisation en France et en Europe. L’atteinte de cet objectif ambitieux permettrait également de renforcer l’indépendance énergétique de la France, ce qui en termes géopolitiques est loin d’être neutre.

La collecte séparée des biodéchets et leur valorisation dans des filières de qualité contribuent donc, au-delà de la simple mise en conformité réglementaire, à atteindre des objectifs nationaux et européens essentiels pour les générations à venir comme la lutte contre le ré- chauffement climatique, la préservation des ressources naturelles et, dans une certaine mesure, l’indépendance énergétique des territoires.

Au-delà de la méthanisation et du compostage, une valorisation séparée efficace des biodéchets permet enfin de mieux traiter les matières résiduelles inertes en ôtant une fraction humide, collante et pâ- teuse qui complique considérablement les opérations de recyclage. En définitive, la mise en place de cette collecte séparée est concomitante de la mise en place de « l’extension de la consigne de tri », ce programme lancé par Citeo, l’organisme de collecte des déchets d’emballages ménagers, qui se fixe pour objectif de trier la totalité des emballages plastiques pour l’ensemble de la population française d’ici 20222.

 

QUELLES FORMES DE VALORISATION POUR LES BIODÉCHETS ?

 

LE COMPOSTAGE

 

L’utilité du compostage réside principalement dans sa capacité à transformer des intrants divers (dé- chets verts, agroalimentaires, etc.) en un produit homogène, doué de capacités fertilisantes et amen- dantes. Ce processus, permis par l’activité de macro- organismes (différentes familles de lombrics, gastéro- podes, nématodes, insectes, etc.) et micro-organismes (bactéries et champignons), améliore la disponibilité en éléments fertilisants pour les plantes. Ces micro et macro-organismes étant hétérotrophes, le compostage implique la consommation d’une ressource énergétique, qui n’est autre que la matière organique elle-même.

De façon synthétique, le compostage est un procédé de recyclage qui consomme de la matière organique pour la transformation d’intrants variés en un substrat riche en matière organique et en éléments fertilisants.

Il pourrait être assimilé, en quelque sorte, à un élevage de macro et de micro-organismes. Les intrants seraient alors les matières brutes riches en énergie et en éléments fertilisants et l’extrant serait le compost lui-même.

Étroitement liées aux intrants utilisés pour sa fabrication, les teneurs en matière organique et en éléments fertilisants du compost sont très variables. L’absence de corps étrangers (éléments métalliques ou plastiques) et son innocuité sont des facteurs indispensables pour assurer sa valorisation sur des sols agricoles.

Le compostage est un procédé de transformation aérobie (en présence d’oxygène) contrairement à la méthanisation qui est une réaction anaérobie (en absence d’oxygène) de matières fermentescibles dans des conditions contrôlées. Il permet l’obtention d’une matière fertilisante, stabilisée, riche en composés humiques : le compost. Il s’accompagne également d’un dégagement de chaleur et de gaz carbonique (CO2).

Le principe aérobie du compostage nécessite que les déchets traités permettent une circulation suffisante de l’air. Si celle-ci est insuffisante, la dégradation se fait de manière anaérobique et s’accompagne d’un dégagement de méthane (CH4) qui ne peut-être capté.

La granulométrie des matières traitées ne doit donc pas être trop fine. Si elles sont trop fines ou trop riches en eau, il faut les mélanger avec des structurants à base de bois, laissant circuler l’air et se dégradant lentement. Ces structurants sont récupérés ensuite par criblage pour être réutilisés.

 

LA MÉTHANISATION

 

Selon lAdeme : la méthanisation est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène, donc en milieu anaéro- bie, contrairement au compostage qui est une réaction aérobie.

Cette dégradation produit :

• Un substrat humide, riche en matière organique par- tiellement stabilisée, appelé digestat. Son retour au sol peut être direct par épandage ou peut être aussi envisagé après une phase de maturation par compostage ;

• Du biogaz, à la sortie du digesteur, un mélange gazeux saturé en eau et composé d’environ :
- 50 % à 70 % de méthane (CH4),
- 20 % à 50 % de gaz carbonique (CO2)

Une tonne de biodéchets permet de produire 100 m3 de biométhane soit l'équivalent de 720kWh, mais également 800 à 900 kg d’amendement organique qui serviront à l’agriculture.

Le biogaz a un pouvoir calorifique inférieur (PCI) de 5 à 7 kWh/Nm3. Cette énergie renouvelable peut être utili- sée sous forme combustive pour la production d’électri- cité et de chaleur ou de gaz naturel directement injecté dans le réseau après épuration.

La méthanisation offre l’avantage d’une double valorisation de la matière organique sous forme d’énergie et de fertilisants et permet entre autres de :

• Diminuer la quantité de déchets organiques à traiter dans les autres filières ;

• Participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le biogaz se substituant au gaz fossile et les amendements organiques aux engrais chimiques ;

• De pouvoir traiter les déchets organiques graisseux ou très humides, non compostables en l’état ;

Pour conclure ce chapitre, les fertilisants organiques issus de la méthanisation ou du compostage ou des deux à la fois, peuvent venir en substitution des engrais chimiques et assurer une moindre dépen- dance de l’agriculture vis-à-vis des phosphates, une ressource non-renouvelable.

 

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