Le méthane, une des grandes menaces de notre planète
Le déchet alimentaire est, encore aujourd’hui, bien trop souvent considéré comme un déchet et non comme une ressource. Pourtant, cette matière première possède de nombreuses propriétés puisqu’après tri et valorisation, elle permet la création de biogaz et/ou d’un amendement à forte teneur organique pour nourrir nos sols.
Les émissions de méthane n’ont jamais cessé d’augmenter depuis 1980. Est-ce préoccupant ? C’est ce que l’on va analyser dans cet article.
Que dit le GIEC sur le sujet ?
Le deuxième volet du 6ème rapport du GIEC, fruit d’une collaboration de 270 scientifiques issus de 67 pays différents, a été publié le 28 février 2022. Et à l’instar des thématiques fondamentales de hausse des températures et du niveau de la mer, ce rapport consacre un chapitre tout particulier au méthane !
Le méthane, qu’est-ce que c’est ?
Le méthane (CH4), comme le dioxyde de carbone (CO2), est un gaz à effet de serre. Une fois émis, il persiste dans l’atmosphère une douzaine d’années (contre 100 pour le CO2). Bien que ce gaz persiste moins longtemps que le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, il a un pouvoir de réchauffement nettement plus important. À l’échelle d’un siècle, le méthane a un impact 28 fois plus important que le CO2 en potentiel de réchauffement global (PRG). Par conséquent, bien que le méthane ne représente que 10% des émissions dans le monde, la pollution qu’il entraîne
est tout aussi préoccupante que celle du dioxyde de carbone. Il devient donc primordial de baisser considérablement nos émissions de méthane (CH4), d’autant plus que si cela est fait, on pourra espérer des résultats positifs sur l’environnement bien plus rapide qu’avec le dioxyde de carbone (CO2).
Cet enjeu vital est bien intégré par les instances internationales. En effet, un engagement mondial sur le méthane (Global Methane Pledge) lors de la COP 26 à été accepté par plus de 100 pays représentant les deux tiers de l’économie mondiale et la moitié des 30 principaux pays émetteurs de méthane.
Ces pays se sont engagés à prendre des mesures pour contribuer activement à l’effort collectif visant à réduire les émissions mondiales de méthane d’au moins 30% (par rapport aux niveaux de 2020) d’ici 2030. Ces baisses devraient permettre de réduire le réchauffement climatique d’au moins 0,2 °C d’ici 2050 !
Comme évoqué plus haut, malgré les accords mis en place au niveau international, les émissions de méthane continuent de croître rapidement depuis 1980.
Plusieurs causes interdépendantes sont soulevées :
La croissance économique qui induit de facto une augmentation des déchets et des émissions provenant des décharges qui leurs sont associées.
La croissance démographique qui entraîne une production alimentaire plus grande et donc une croissance de l’élevage, une activité très émettrice de méthane.
L’augmentation de l’activité microbienne dans les zones humides peut également jouer un rôle dans cette croissance.
Mais l’explication pourrait peut-être aussi se trouver dans le réchauffement climatique lui-même. De nombreux chercheurs supposent que ce dernier créerait un mécanisme de rétroaction entraînant une libération toujours plus importante de méthane notamment par le dégel du permafrost dans les zones arctiques . La maîtrise de la hausse des températures deviendrait encore plus difficile, à l’image d’un cercle infernal auto entretenu. « Le réchauffement alimente-t-il le réchauffement ? C’est une question extrêmement importante. Pour l’instant, pas de réponse, mais ça y ressemble beaucoup », souligne E. Nisbet, spécialiste de la Terre au Royal Holloway (Université de Londres) à Egham.
Le déchet alimentaire contient du méthane. Si celui-ci se dégrade à l’air libre, le déchet alimentaire va libérer du méthane dans l’atmosphère et nous l’avons vu, engendrer de la pollution.
Par exemple, l’Ademe estime que la mise en décharge des déchets organiques représente en France environ 16% des émissions de méthane. Ainsi, il devient obligatoire de développer les filières de collecte et de valorisation des déchets organiques pour réduire nos émissions de méthane dans l’atmosphère en ne les envoyant pas en décharge.
Quelles solutions pour valoriser les biodéchets ?
Les biodéchets peuvent être valorisés dans 2 filières distinctes :
Le compostage : c’est la forme de traitement des déchets organiques la plus simple. Il s’agit d’un processus naturel de décomposition de la matière organique aérobie(c’est-à-dire en présence et grâce à l’oxygène). La décomposition des déchets organiques s’opère ainsi grâce à l’action d’organismes vivants tels que les bactéries, les champignons, les vers et les larves d’insectes. En fin de processus, un engrais naturel destiné à fertiliser nos sols est obtenu.
La méthanisation : c’est un processus biologique, basé sur la dégradation par des micro-organismes de matières organiques (animales ou végétales, liquides ou solides). La valorisation se produit dans une cuve appelée “digesteur”. Les déchets organiques y sont triés, brassés et chauffés pendant plusieurs semaines. Cette dégradation aboutit à la production :
de biogaz : mélange gazeux saturé en eau à la sortie du digesteur.
du digestat : produit riche en matière organique idéal pour amender les terres agricoles.
Naturellement, capter les émissions de méthane pour les transformer en énergie plutôt que de les laisser s’échapper à l’air libre est bien plus bénéfique tant sur le plan économique qu’environnemental.
La réduction de nos émissions de méthane revêt donc une importance capitale, pour y faire face plusieurs alternatives s’offrent à nous dont la valorisation des biodéchets !
Ces derniers contiennent du méthane.
2 choix s’offrent à nous :
Envoyés et traités avec les autres déchets, ils vont générer de la pollution.
Collectés et traités séparément, ils vont créer de l’énergie et produire des fertilisants naturels.