Un an après, quel bilan tirer de la loi sur le tri des biodéchets ?

Derniers articles
- 4 gestes simples pour réduire le gaspillage alimentaire de son restaurant
- Biodéchets : Qu'est-ce que c'est ? 5 Minutes pour tout comprendre ?
- Canicule Historique : Le 5 juillet 2023, le Jour le Plus Chaud Jamais Enregistré
- Comment motiver la population à trier leurs déchets alimentaires ?
- Comment réduire ses biodéchets au quotidien ?
- Contrôle d'Accès GreenPass : Une Révolution Technologique dans la Gestion des Déchets
- La Crise Silencieuse : Les chiffres alarmants des déchets plastiques
- Le compost : trouver le mode de compostage adapté à vos besoins !
Tags les plus populaires

Au 1er janvier 2024, la loi AGEC a rendu obligatoire pour les collectivités de permettre à tous leurs citoyens de trier leurs biodéchets. Qu’il s’agisse de collectes séparées en porte-à-porte, de bacs à compost dans les jardins ou bien de bornes volontaires dans la rue, les solutions ne manquent pas. Cependant la mesure, bien que constituant une avancée positive, arrivait déjà en retard selon certains observateurs. L’association ZEROWASTE France pointait par exemple déjà en 2023 l’insuffisance des solutions mises en place et déplorait un “manque de volonté politique” dans le pays. Le 1er juillet 2024, encore moins de 40 % des Français avaient accès à un dispositif de tri à la source des biodéchets.
Nous sommes aujourd’hui en 2025. Plus d’une année après la fameuse loi sur les biodéchets, le bilan est un peu mitigé. Dans cet article, nous allons d'abord tenter de comprendre pourquoi les choses n'avancent pas toujours très rapidement, avant de déterminer quelles mesures peuvent être prises pour corriger le tir.
QUELS SONT LES FREINS ?
Selon Cécile Bussière du réseau compost citoyen, « parmi les principaux freins, on y retrouve en premier lieu : les coûts, puis le manque d’intérêt des administrés, et enfin la crainte des effets sur la salubrité. »
Pour ce qui est des coûts, il s’agit d’une méconception qui provient de plusieurs facteurs. Les deux plus importants sont la complexité apparente de la gestion de biodéchets (collecte, stockage, transport) ainsi que la trop grande marginalité des outils de suivi. En résulte une incertitude quant à la rentabilité du tri qui ne va pas dans le sens de sa démocratisation.
Le deuxième point soulevé par Mme Bussière est donc en parti une conséquence du premier, mais pas seulement. En effet, si le manque d’intérêt a pour origine des inquiétudes monétaires, il s’explique aussi par la communication souvent insuffisante faite autour des biodéchets. Les spécialistes et les citoyens volontaires déplorent que les informations, en plus d’être difficilement trouvables, soient peu claires. « Est-ce que les informations ont bien été diffusées ? Les citoyen·nes savent-ils comment fonctionne un composteur de quartier ? Sont-ils informés des débouchés du compost ainsi produit ? » sont des questions qu'il faut absolument se poser pendant la conception d'une stratégie de lancement de solutions. Si ce travail de questionnement est mal fait, la population portera un intérêt très limité et manquera clairement de connaissances sur le sujet du tri. Le développement des dispositifs permettant ce dernier en sera ralenti. Bien communiquer autour du tri et des nouveautés qui l'affectent est donc primordial.
Pour finir, les municipalités et leurs habitants craignent généralement que le stockage de déchets organiques (donc pourrissants) n'affecte la salubrité des espaces urbains. Effectivement, des points d'apport volontaire et des conteneurs de mauvaise qualité ou mal refermés peuvent laisser s'échapper des odeurs. Ces cas dépendent cependant davantage de l'usage fait par les citoyens que du produit lui-même, d'autant qu'ils restent très marginaux.
COMMENT CORRIGER LE TIR ?
Bien que nous ayons plusieurs choses à redire dans la partie précédente, il ne faut pas croire que des solutions n'existent pas. Ces dernières sont nombreuse et en réalité plutôt simples :
- Il faut absolument renforcer les financements à destination des collectivités pour l’installation et la mise en action de solutions. Sensibiliser, communiquer et promouvoir permettra de convaincre toujours plus de personnes des bienfaits du tri.
- Au-delà d’aider les collectivités, il faudrait que l’État initie une importante campagne d’information à l’échelle nationale « pour que l’ensemble des citoyen·nes ait connaissance de l’obligation et de ce nouveau geste de tri à la source ».
- D’avantage prendre en compte les spécificités locales (habitudes de consommation, type de déchets produits etc.) afin de s’y adapter au mieux.
- Mettre en place un seuil maximal de déchets organiques présents dans les ordures ménagères résiduelles et le réduire progressivement : de 40 kg par personne par an aujourd’hui à 15 kg par personne par an en 2035, par exemple.
CONCLUSION
Pour conclure, il est évident que la loi AGEC a été une avancée positive dans la lutte contre les erreurs de tri. Elle porte à l'échelle nationale les préoccupations qui entourent le sujet tout en uniformisant les réglementations. Si elles empêchent encore de totalement transformer les habitudes des français, les lacunes de la loi nous permettent en même temps de mettre en évidence comme il est finalement simple de changer les choses. Tout ne tient qu’au bon partage de l’information, à la prise de conscience des citoyens et à la bonne volonté écologique du pays. Alors continuons de nous mobiliser tous ensemble pour bâtir un avenir plus écologique.
Sources :